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La Cour des comptes épingle l’action européenne en Asie centrale

Sommet UE-Asie Centrale (Crédit : SEAE)
Catherine Ahston à la rencontre UE-Asie Centrale en novembre 2012  (Crédit : SEAE)

(BRUXELLES2) Un rapport spécial de la Cour des Comptes européenne, intitulé « Aide au développement de l’Union européenne en faveur de l’Asie centrale », rendu public mardi (21 janvier), épingle l'action de la Commission et du service européen de l'action extérieure (SEAE) pendant la période 2007-2012. Il se focalise sur la planification et la gestion de programmes d'aide au développement dans les cinq républiques d'Asie centrale. Y figurent notamment les aides engagées pour la réforme des prisons au Kirghizistan (3 000 €), pour les réformes judiciaires pénales en Ouzbékistan (10 000 €) ainsi que pour la gestion des frontières (8 000 €) et le plan d’action anti-drogue en Asie centrale (5 000 €).

La Commission pointée du doigt

Si l'audit reconnaît les « efforts considérables » déployés par des institutions « dans des circonstances difficiles », il met aussi en valeur la lenteur de leur mise en oeuvre, « avec des différences suivant les pays ». La Commission est directement pointée du doigt, car elle aurait «  pu et aurait dû se montrer plus rigoureuse dans la gestion de ses programmes d’appui budgétaire au Tadjikistan et au Kirghizstan et subordonner cet appui à l'adoption de mesures spécifiques de lutte contre la corruption » indique le rapport.

Recommandations : des programmes vraiment régionaux, concentrer l'aide

Pour améliorer la rapidité de la mise en oeuvre, la Cour des comptes européenne fait plusieurs recommandations à la Commission et au SEAE, et notamment :

  • Elle recommande de « conférer » aux futurs programmes régionaux, « une véritable dimension régionale ». Car une partie de ces programmes consiste aujourd'hui dans « des programmes multinationaux accessibles à chaque pays partenaire séparément » fait-elle remarquer.
  • Etant donné le « trop grand nombre de secteurs » et « la multitude de petits projets », qui ont « alourdi la charge administrative pour les délégations », la Cour conseille de  « concentrer toute l’aide fournie sur un petit nombre de secteurs ».
  • Il vaut mieux s'appuyer sur « les progrès réalisés » par les pays que sur leur « engagements » rappelle la Cour qui recommande « de définir et d’appliquer des conditions strictes et objectivement vérifiables » pour établir d'autres programmes d'appui budgétaire. Elle souligne, par exemple, les problèmes d'accès aux « prisons et aux affaires portées devant les tribunaux » des  experts internationaux œuvrant à la réforme de la justice pénale en Ouzbékistan, faute d'un « appui total » des autorités.

Le rapport est à télécharger ici!

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