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SEAE - Haut représentant

[Portrait] Nominations. Changement de tête à l’IntCen, prise de fonction au département PSDC et dans plusieurs délégations

(B2) Six nominations de cadres du service européen pour l'action extérieure ont été confirmées ce jeudi (5 septembre), modifiant de façon notable l'organigramme des structures de gestion de crises et de sécurité du SEAE (nouvel organigramme)

Département PSDC et réponse de crises

Le Polonais Paweł Herczyński prend la tête du tout nouveau département PSDC et 'réponse de crises', créé au sein du SEAE, dans le cadre d'une réorganisation des structures de gestion de crises. Il a été l'ambassadeur polonais au Comité politique et de sécurité (COPS) et jusqu'à tout récemment directeur de la politique de sécurité du SEAE.

Diplômé d'un master en économie à Varsovie (1987-1993), Paweł Herczyński a également suivi le cursus des études internationales de l'université de Pékin en Chine (1989-1990), à l'université Albert-Ludwigs de Freiburg (Allemagne) (1991-1992) et en économie et politique internationale à l'université Aoyama Gakuin de Tokyo, Japon (1994-1996). Il a poursuivi des études de diplomatie à l'Académie du ministère allemand des Affaires étrangères à Berlin et Bonn (1997) et à l'International Studies Society de Madrid (Espagne) (1998). C'est en Espagne où il a commencé d'ailleurs sa carrière diplomatique comme stagiaire à l'ambassade de Pologne (1996). Il est ensuite expert au département des Nations-Unies du ministère à Varsovie (1998-1999). Il fait un premier passage à Bruxelles, comme représentant permanent adjoint de la Pologne à l'OTAN, dans les premières années de l'accession de la Pologne à l'Alliance atlantique (1999-2003). Il continuera dans la voie atlantiste en devenant conseiller de la Task Force pour l'Iraq, mise en place au ministère polonais des Affaires étrangères au début de l'intervention militaire polonaise aux côtés des Américains (2003-2005), puis chef de cette task force et directeur adjoint du Département "Afrique - Moyen-Orient" (2005-2006). Il devient ensuite Correspondant européen, directeur adjoint du Département de l'UE au ministère des Affaires étrangères (2006-2008), il passera par le volet ONU, comme représentant permanent adjoint de la Pologne auprès des Nations Unies à New-York (2008-2013).

L'Italien Stefano Tomat devient directeur de l'approche intégrée pour la sécurité et la paix, au sein du nouveau département.

Proche collaborateur de Pedro Serrano, le secrétaire général adjoint chargé de la PSDC, il était jusqu'à peu responsable de la cellule PRISM, chargée de l'approche intégrée de gestion de crises et auparavant avait été le chef de la division chargée de la gestion du COPS et de l'équipe des correspondants européens. Il a commencé sa carrière au Parlement européen et à l'OSCE en tant qu'observateur électoral à Srebrenica (Bosnie-Herzégovine) en 1996, puis a occupé plusieurs postes au sein de la diplomatie italienne, notamment comme chef de cabinet du ministre des Affaires européennes et du vice-ministre des Affaires étrangères. Il a travaillé ensuite au Centre des Nations unies pour le désarmement en Asie et Pacifique, puis a été chef de la section politique à la délégation de l'UE aux Nations unies à New-York.

Centre d'analyse du renseignements

Le Portugais José Casimiro Morgado devient le nouveau directeur du centre d'analyse du renseignement de l'UE (IntCen) remplaçant l'Allemand Gerhard Conrad. Il était auparavant directeur général du SIED, le service portugais du renseignement de défense stratégique.

Licencié en droit, chef de cabinet de Júlio Pereira, secrétaire général des services d'information de la République, il est responsable du SIED depuis presque dix ans. Il avait été nommé en 2010 prenant le relais Jorge Silva Carvalho, qui avait démissionné pour protester contre les coupes budgétaires. C'est la première fois qu'un homme de renseignement des pays du Sud prend la tête de ce service souvent occupé par des nordiques : le Britannique William Shapcott (déc. 2001 - juin 2010), le Finlandais Ilkka Salmi (2011-2015) et, en tout dernier lieu, l'Allemand Gerhard Conrad (2016 - 2019).

Département Relations institutionnelles

L'Allemand Oliver Rentschler devient chef de la direction des relations interinstitutionnelles, de la coordination des politiques et de la diplomatie publique. C'est une juste récompense pour celui qui a officié d'abord dans les cabinet de Catherine Ashton et de Federica Mogherini.

Né le 21 mai 1964, diplômé de droit public, ainsi qu’en économie politique de l’université de Bayreuth, et ayant suivi la formation politique, économique et de droit international de l’Académie diplomatique de Bonn depuis juillet 2011, Oliver Rentschler officie ensuite dans plusieurs ambassades allemandes au Koweit, en Irak, en Albanie, Burkina Faso, Éthiopie, Slovénie et Irlande. Affecté à la task force Élargissement au ministère fédéral des Affaires étrangères pour la négociation particulièrement avec la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie (1998-2000), il prend un premier “bain européen” auprès de Elmar Brok et Dimitris Tsatsos, les représentants du Parlement européen à la Conférence intergouvernementale préalable au Traité de Nice (2000-2001). Ambassadeur adjoint en Guinée-Conakry (2001-2003), il revient ensuite à Bruxelles à l’unité PESC de la DG Relex (Commission européenne) chargé notamment de la préparation des décisions “sanctions” (2003-2005).

Il passe à la représentation allemande auprès de l’UE comme conseiller en charge de l’Élargissement et des questions transatlantiques (2005-2008) – présidant notamment le groupe 'Élargissement' lors de la présidence allemande de 2007 – avant de rejoindre Berlin comme conseiller sur les questions européennes (UE et Europe de l’Est) et Afrique au cabinet du ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, de mars 2008 à septembre 2009, puis de Guido Westerwelle jusqu’à juin 2011. Numéro 2 de la représentation allemande au COPS (le comité politique et de sécurité de l’UE), il passe au cabinet de Catherine Ashton en charge du dossier de la PSDC et devient chef de cabinet adjoint dans le cabinet de Federica Mogherini.

Délégations de l'UE

Le Roumain Cristian Tudor, est nommé chef de la délégation de l'UE au Koweït. Et l'Espagnol Diego Ruiz Alonso, actuel chef du département CEI (Communauté d'États indépendants) de l'ambassade d'Espagne à Moscou, est nommé chef de délégation au Turkménistan. Deux délégations qui viennent tout juste d'être créées (lire : Le Koweit poste avancé de la diplomatie européenne dans le Golfe. L’UE renforce sa présence également en Asie centrale).

Diplomate de carrière avec une riche expérience au Moyen-Orient, Cristian Tudor parle couramment l’arabe. En 2008-2012, il a été le premier collaborateur de l'ambassadeur de Roumanie en Syrie et, en 2014-2015, le directeur de la direction pour le Moyen-Orient et l'Afrique du ministère central des Affaires étrangères. Il était jusqu'ici ambassadeur de Roumanie au Qatar.

(NGV)

Télécharger le communiqué de la Haute représentante

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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