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La victoire de Joe Biden : enthousiasme au Berlaymont, à l’OTAN et dans plusieurs capitales. Prudence ambigüe dans certains États membres

(B2) De Berlin à Paris en passant par Bruxelles, et l'OTAN, les messages ont salué l'élection de Joe Biden à la présidence des États-Unis. A Londres, Budapest ou Varsovie, les sourires sont plus crispés

Réjouissance au Berlaymont et à Berlin

« La Commission européenne est prête à intensifier la coopération avec la nouvelle administration et le nouveau Congrès » assure Ursula von der Leyen, sa présidente. « Le monde a besoin d'une relation forte entre l'Europe et les États-Unis, et d'une relance des relations transatlantiques afin que nous puissions tous être en mesure de relever les défis de notre temps » renchérit David Sassoli, président du Parlement européen. Un enthousiasme qui se reflète dans plusieurs pays comme la France, l'Espagne ou l'Allemagne. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, qui réitère son « offre », d'un 'New deal' pour « un nouveau départ transatlantique » (communiqué).

Nuances côté UE

Le ton du président du Conseil européen, Charles Michel, est plus nuancé, reflétant une approche différente des États membres. Il « félicite le président élu » mais réserve toute déclaration « pour le résultat final » rappelant juste l'attachement de l'UE « à un partenariat transatlantique solide et prête à s'engager avec le président élu, le nouveau Congrès et l'administration ». (communiqué). Cette prudence reflète des avis partagés dans plusieurs capitales.

Attente à Budapest et Varsovie ou Sofia

« La Pologne est déterminée à maintenir un partenariat stratégique Pologne-USA de haut niveau et de qualité pour une alliance encore plus forte », écrit laconiquement le président polonais Andrzej Duda sur twitter, le site de la présidence accolant le portrait de Donald Trump à ces quelques mots.

Tandis que le premier ministre hongrois Victor Orban félicite Biden pour « sa campagne victorieuse » avec des mots ambigus, lui souhaitant « une bonne santé [sic] et des succès continus dans l'exercice de ses tâches extraordinaires ».

A Sofia, on a envoyé un télégramme de félicitations. Mais la une du site du gouvernement bulgare reste toujours figée sur la poignée de main entre le premier ministre Boyco Borrisov et Donald Trump.

Soulagement à l'OTAN

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, est enthousiaste. Il se réjouit d'avance de travailler avec le nouveau président US, « fervent défenseur de l'OTAN et de la relation transatlantique », et poste une photo de lui et Biden datant de juin 2011 (quand celui-ci était le vice-président d'Obama). Le Norvégien note quatre défis principaux pour l'Alliance : une Russie « plus affirmée », le terrorisme international, les menaces cyber et celles liées aux missiles, le « changement dans l'équilibre mondial des pouvoirs avec la montée de la Chine ». (communiqué)

Coté politique étrangère, l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche signe certainement le retour de la diplomatie US dans le multilatéralisme. Mais pas automatiquement un changement la position américaine sur tous les sujets. Lire notre analyse blog

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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