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Les 28 approuvent le cadre de la nouvelle mission EUAM RCA (v2)

(B2) Les 28 ont officiellement approuvé ce lundi (9 décembre), le mandat de la nouvelle mission civile de conseil aux forces de sécurité intérieure de l'UE en République centrafricaine (EUAM RCA).

Le pilier interopérabilité, précurseur de la mission EUAM RCA (crédit : EUTM RCA)

L'accouchement de cette mission a été long : plus d'un an. C'est le 15 octobre 2018 que le Conseil lance l'idée de faire plus en Centrafrique. Une petite cellule interopérabilité (civilo-militaire) voit le jour le 10 décembre au sein de la mission de formation EUTM RCA (lire : Un pilier interopérabilité au sein de la mission EUTM RCA. Les 28 sont d’accord). Le président centrafricain envoie une demande officielle pour une nouvelle mission le 12 juillet 2019. Quelques jours plus tard, le 15 juillet, les ministres demandent officiellement à la Haute représentante de l'UE de plancher sur le sujet (lire : Les 28 vont donner le feu vert à une nouvelle mission de la PSDC en Centrafrique. La 4e mission préparée sous le mandat Mogherini). Et le concept de gestion de crises est approuvé le 21 novembre dernier (lire : La future mission civile de conseil EUAM RCA. Le concept de gestion de crises décortiqué).

Objectif : la réforme du secteur de la sécurité

EUAM RCA a pour objectif « de soutenir la réforme du secteur de la sécurité » (SSR) en matière intérieure pour permettre aux autorités centrafricaines (RCA) de réduire les problèmes de sécurité dans le pays. Des experts de l'UE apporteront ainsi leur soutien au ministère de l'Intérieur et aux forces de sécurité intérieure, à la police et à la gendarmerie, dans le but d'aider à leur déploiement dans tout le pays. Elle bénéficie d'un budget de 7,1 millions d'euros pour les six premiers mois (de décembre à mai).

Un processus par étapes

La mission sera lancée par le Conseil au plus tard au printemps 2020. Une équipe de base fera les préparatifs nécessaires pour permettre à la mission d'atteindre sa capacité opérationnelle initiale (IOC). C'est à cette date que la mission sera lancée officiellement. Son premier mandat sera de deux ans. L'approche européenne se veut « par étapes, évolutive et modulaire », les Européens fournissant au ministère de l’intérieur et de la sécurité publique et aux forces de sécurité intérieure de la RCA essentiellement « des conseils au niveau stratégique ».

Quatre volets de la mission

De façon scripturale, la décision fixe quatre objectifs dits "stratégiques" à atteindre la mission:

1) soutenir le « renforcement des capacités de gouvernance et de gestion fondées sur des règles » (rule-based) pour ce qui est de « l’élaboration, la mise en œuvre, le développement et le suivi de toutes les catégories de planification pertinente » ;

2) soutenir la « transformation durable » des forces de sécurité intérieure de la RCA, leur bon fonctionnement opérationnel et leur déploiement effectif ;

3) aider à l’établissement d'un soutien intégré aux FSI « en étroite coordination, complémentarité et unité d'action avec les autres acteurs » sur place, notamment la délégation de l'UE à Bangui, la mission militaire de formation de l'UE (EUTM RCA), la mission MINUSCA des Nations unies et la communauté internationale ;

4) établir un « tableau complet de la situation » à travers une capacité analytique dédiée, qui incluera des domaines précis comme « la communication stratégique et les évolutions sur le plan politique et de la sécurité ».

La chaine de commandement est celle classique des missions : un chef de mission basé à Bangui, sous l'autorité directe du directeur de la CPCC (le commandant civile d'opération) et sous l'autorité politique du haut représentant.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Télécharger la décision FR / ENG et le communiqué de presse

Complété le 11 décembre avec la décision (et la traduction) officielles

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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