(crédit : armée autrichienne)
Analyse BlogZBlog ArchiveDéfense nationale

Moins de flonflon, plus d’action ?

(crédit : armée autrichienne)

(BRUXELLES2) Le traditionnel bal de Vienne est pour l'armée autrichienne un rendez-vous obligé. Et une tradition centenaire. Loin de moi l'envie de supprimer cet évènement (il faut que je me mette à la valse :-). Mais il sonne un peu comme un aspect désuet. L'armée autrichienne, autrefois vaillante, a adopté au nom de sa neutralité, une attitude plutôt peu entreprenante. Elle est largement engagée dans les missions de l'ONU, notamment au Moyen-Orient. Effectivement, elle reste engagée en Bosnie-Herzégovine (EUFOR Althea) et au Kosovo. Deux territoires qui ne lui sont pas étrangers d'un point de vue historique. Et qu'on pourrait même qualifier de néo-colonialisme s'il se déroulait sur un autre continuent que l'Europe. Mais au niveau européen, c'est à peu près tout.

Sur le Mali, on entend ainsi une mouche voler à Vienne. Alors que l'Autriche s'était assez fortement engagée au Tchad, fournissant notamment des forces spéciales, aujourd'hui, elle semble plus préoccupée de sa propre crise interne, avec une question existentielle. Le ministre de la Défense doit-il rester en place ou non après l'échec du référendum qu'il a tenté sur l'abandon de la conscription. L'armée serait-elle donc juste bonne pour parader sur un parquet ciré, moins pour aller fouler des sables chauds ? Ou à assurer une présence à la Coupe du monde de ski alpin de Schladming avec sauts des parachutistes commandos de Wiener Neustadt et survol d'Eurofighter... (lire ici).

Ceci peut sembler réducteur. L'armée autrichienne a de fortes spécialités. Et ses équipes prêtent main forte régulièrement aux secours en montagne... Mais est-ce à cela vraiment que sert une armée ? Et cette question, il n'y a pas qu'en Autriche, où on peut, on devrait se la poser. Dans de nombreux pays européens, il y a des traditions qui se perdurent. On dépense jusqu'à 1% du PIB, voire plus. On s'équipe. On dispose de forces de réserve. Mais c'est à peu près tout. Au point qu'on peut se demander, s'il ne faudrait pas supprimer carrément l'armée dans ces pays. Cela aurait le mérite d'être plus clair.

Nicolas Gros-Verheyde

Directeur de la rédaction de B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne, auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989. (France-Soir, La Tribune, Arte, Ouest-France, Sud-Ouest)

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.