[Verbatim] Les premiers mots de Federica, nouvelle haute représentante de l’UE
(BRUXELLES2) Federica Mogherini n'aura pas attendu longtemps avant de répondre à ses détracteurs qui lui reprochent en vrac, son manque d'expérience, sa jeunesse, son tropisme (italien) soupçonné de prorusses.
Le intérêts et la sécurité de l'Europe
A Bruxelles, lors de sa première conférence de presse, ceux qui lui trouvaient il y a quelques jours maints défauts se sont tus. L'Italienne a développé un discours à la fois calme et précis, faisant appel aux mânes européennes, passant de l'anglais au français avec aisance, ne dédaignant de se prononcer sur les problèmes économiques et sociaux, sans oublier les crises qui menacent les « intérêts » comme la « sécurité » de l'Europe .
Une nouvelle génération arrive
A 41 ans, « je ne suis plus si jeune que çà » rétorque-t-elle à ceux qui critiquent son âge. C'est « un des facteurs immuables sur lequel on n’a pas de prise. Et il y a un Premier ministre plus jeune que moi, certains chefs d'État et de gouvernement aussi. Une nouvelle génération de leaders européens arrive sur le devant la scène. »
Le chômage des jeunes, problème numéro 1
Une « génération qui manque de travail décent à offrir à nos jeunes depuis plusieurs générations, qui manque d’accès à un revenu décent ». Cela engendre des « difficultés à fonder une famille. Les enfants restent permanence chez les parents jusqu’à un âge avancé. Ce phénomène qui existe en Italie mais qui semble aussi exister dans d'autres pays. Le chômage des jeunes doit être la priorité n°1 (de cette Commission). Il faut une politique économique renouvelée, pour que les citoyens ressentent toujours ce rêve (NB de l'Europe) pour ce qu’il est et ne soit pas transformé en cauchemar. »
Le service diplomatique européen
Catherine Ashton me disait « ce qu’il y avait de plus difficile c’était le début, le SEAE n’existait pas encore, il a fallu tout mettre en forme, en selle » Aujourd'hui c'est fait. « Je sais que je peux compter sur une structure professionnelle, de haut niveau. Et j'aimerais la remercier, en mon nom propre, mais au nom de tous les Européens. »
L'attention de la paix
« Je souhaiterai consacrer mon énergie, mon attention au service de tous, de chacun des citoyens comme Haute représentant et vice-présidente, pour retrouver l’esprit de la déclaration de Schuman en 1950. Pour que la paix puisse vraiment courir sa chance, il faut, d'abord, qu'il y ait une Europe. La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent. On ne peut faire bien que tous ensemble. »
La Russie, la Méditerranée et ailleurs
Face à la Russie, « nous savons tous que la voie militaire n’est pas la solution à cette crise. [...] Nous travaillons sur les deux tableaux ». Si « l’Europe est née comme un projet pour la paix, [...] il faut aussi se remémorer ces situations de conflit. La situation en Ukraine nous le rappelle. Nous devons être attentif à ce qui se passe en Méditerranée, au Moyen-Orient, qui touche notre sensibilité mais aussi notre sécurité. [...] Le phénomène des combattants étrangers, quand ils reviennent en Europe » doit aussi être regardé avec attention. « Pas seulement en référence à des valeurs idéalistes mais aussi pour l’intérêt de nos concitoyens.»
(Nicolas Gros-Verheyde)