(B2) Dans une interview accordée à B2, l'amiral Pierre Vandier détaille les enjeux à venir pour la marine française. Alors que celle-ci se trouve à un tournant, en raison du renouvellement quasi-complet de ses capacités.
Tenir le calendrier de la loi de programmation militaire
La première priorité, c'est de « tenir le calendrier » de ce qui a été lancé par la Loi de programmation militaire (LPM) sur la période 2019-2025. La loi de programmation « a surtout permis de lancer les programmes qui avaient été mis en pause. Il faut cinq ans pour qu'un programme produise du physique. Les huit années devant nous sont capitales. Tout va être renouvelé dans la Marine nationale (frégate, bâtiment de ravitaillement, patrouilleur, sous-marins, aviation). »
Ce renouvellement s'accompagne d'un risque identifié : le « creux » des années 2024/2025. « C'est là que nous aurons le moins de tout, c'est là que la Marine nationale sera la plus petite depuis la Seconde Guerre mondiale. »
Répondre au besoin opérationnel
Le deuxième objectif sera de « répondre au besoin opérationnel dans un contexte de profond changement de la conflictualité ». En cause, le « réarmement massif dans le domaine naval ». « Tout l'enjeu c'est de préparer ces années difficiles. Il faut préparer techniquement et mentalement les marins à faire face. » Un sujet que l'amiral détaillait en novembre dernier devant les sénateurs français. (Lire : La Marine nationale confrontée à une montée en puissance de périls).
Définir les besoins futurs
Le troisième enjeu est à plus long terme. Il s'agit de « définir le besoin futur, à la fois quelles missions et quels outils pour les accomplir ». Un nouveau cycle permettra de lancer des discussions pour le prochain livre blanc et la prochaine loi de programmation militaire. Un « grand moment de stratégie où il faudra être capable de définir le besoin futur ».
(Propos recueillis par Helen Chachaty)
Entretien réalisé le 20.01 en one to one et en face à face.