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Cadre de négociation : dernières questions pour la Serbie (Maj)

(Crédit : Frédéric Bisson)
(Crédit : Frédéric Bisson)

(BRUXELLES2) Alors que les ministres des Affaires générales doivent se pencher aujourd'hui sur le feu vert à donner à l'adhésion de la Serbie, la question semblait encore en balance... La réunion du Coreper s'est terminée fort tard (vers 21h),  lundi (16 décembre). Et « les ambassadeurs n'étaient pas tout à fait d'accord entre eux » selon un expert européen interrogé par B2 après la réunion. « Le document-cadre de négociation (NB : qui fixe le calendrier des conférences intergouvernementales d'adhésion) sera rediscuté entre les ministres puis formalisé au Conseil européen si les décisions sont positives » a t-il ajouté.

Trois points font encore débat

1) La fixation d'une date pour le premier round des négociations. « La question de la date est renvoyée aux ministres du Conseil des affaires générales » selon notre expert européenLes membres du Coreper n'ont pas réussi à se mettre d'accord, à savoir si oui ou non, elles devaient débuter en décembre ou en janvier.

2)  Des documents officiels de normalisation des relations avec le Kosovo : « La question fait toujours débat ». Il s'agit d'une condition exigée, entre autres, par l'Allemagne et le Royaume-Uni.

3) 'Normalisation" ou "full normalisation", selon le terme indiquée, cette condition exigée dans le cadre des négociations, est plus ou moins dure.

Deux camps opposés : Les super-positifs et les super-négatifs

Les positifs. La Suède, l'Italie, l'Autriche par exemple sont favorables à l'ouverture des négociations. Du côté italien, on affirme sans ambages être « super-positif ». L'Italie « est pour une ouverture des négociations très rapides, en décembre au mieux et non pas en janvier. (...) On veut bien un retard par rapport à la date de 15 jours, jusqu'en janvier, mais pas au delà. (...) Il ne faut poser aucune autre condition à l'ouverture des négociations. Il ne faut pas que l'accord soit repoussé jusqu'au printemps. Cela a déjà été le cas en juillet 2013 » rappelle un diplomate qui ajoute « il ne faut pas que la Serbie perde l'espoir en l'Europe. On a enregistré beaucoup de progrès concrets dans les relations entre la Serbie et le Kosovo. (...) Il y a encore des résistances. Mais ce n'est pas la majorité »

Les réticents. L'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas sont plus réticents. Question d'accord avec leur opinion publique, peu favorable à  un nouvel élargissement, pour les uns (les Pays-bas) ou de positionnement moins favorable à la Serbie. C'est le cas du Royaume-Uni, pourtant généralement favorable à un élargissement, « sa position est plutôt en faveur des Kosovars. Et il met donc des conditions à l'accord » explique un connaisseur du dossier.

(Maj) Quant à la France, elle affiche plutôt une certaine prudence : Elle n'est pas « réticente » à l'ouverture des négociations et serait même « favorable à un agenda pour janvier 2014 ». Cependant, elle fait partie des pays qui  « insistent sur un engagement pour que les choses avancent avec le Kosovo ». 

Le feu serait plutôt vert

La Haute représentante a fait un rapport très positif sur la Serbie pour commencer ces négociations d'adhésion (lire : Brèves et confis (15 déc. 2013), même si, pour la Haute représentante, à l'issue de la dernière réunion du dialogue Pristina-Belgrade le 13 décembre, « le fossé est très étroit mais profond entre les deux ministres ». Bien que cette huitième et dernière réunion se soit clôturée sur un échec pour trouver un accord sur la coopération en matière de police et de justice (important pour les communes du nord du Kosovo) n'a pas été signé entre les deux parties, « cela n'a pas eu d'impact vraiment sur la ligne de la Commission, plutôt très positive » remarque un expert européen. Tonalité positive qui se retrouve même pour des ministres connus pour leur tiédeur à l'égard du processus. Le ministre néerlandais des affaires étrangères, Frans Timmermans, ne confiait-il pas à l'entrée du Conseil des ministres des Affaires étrangères, hier : « la Serbie a essayé de faire efforts sans précédent. Et nous devons être conscients de cela »...

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