La Libye et ses frontières. Une vraie passoire, une ancre pour les terroristes
(BRUXELLES2) Le constat de la mission d'évaluation européenne comme de nombreux diplomates sur place est clair. Les frontières libyennes sont une vraie passoire. En témoignent, les rapports d'évaluation faits sur place et télégrammes diplomatiques envoyées dans les capitales européennes. B2 a pu parcourir deux de ses documents. Le constat est sans appel.
Base stratégique pour les groupes terroristes
Les frontières libyennes (4300 km de frontières terrestres et 1700 km de frontières maritimes) « ont prouvé leur perméabilité à la fois par des extrémistes sympatisants d'Al Qaida et de groupes tendant à perturber le nouveau status quo et à se fournir en armes » explique un haut responsable britannique dans un rapport. Nombre des pays riverains (Egypte, Soudan, Tchad, Niger, Tunisie, Algérie) ont été « affectés par le printemps arabe ou la crise du Sahel ». La Libye est devenue ainsi « une route de transit pour les forces qui ont contribué à déstabiliser encore plus l'Afrique du Nord. Il est probable que nombre d'extrémistes qui ont occupé et apporté le trouble au Mali ont transité par la Libye et obtenu leurs équipements là-bas. Le groupe qui a attaqué les installations pétrolières d'in Amenas (en Algérie) a sans doute utilisé la Libye pour le transit et se ravitailler. »
Des frontières hors contrôle gouvernemental
On peut en avoir une confirmation de cette perméabilité à lire le télégramme d'un diplomate britannique en poste sur place envoyé à Londres. « De larges bandes du territoire ne sont pas sous contrôle ». On peut y trouver la cause dans « la longueur même et des aspérités du terrain » mais aussi du « manque de capacité gouvernementale ». « Dans le sud, il y a de larges espaces de territoire entier et de frontières identifiées qui n'existent que sur le papier et pas dans la réalité. Le personnel, le matériel les armes circulent quasi librement. Dans la plupart des zones du sud, il n'y a pas de responsabilité clairement désignée pour le contrôle des frontières et des points de passage. »
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