[Portrait] Les têtes à connaître du gouvernement autrichien de transition
(B2) Un gouvernement de transition se forme en panique en Autriche, au lendemain de 'l'Ibizagate' qui a entraîné la destitution du jeune Chancelier Sebastian Kurz. Sa remplaçante, Brigitte Bierlein, qui n'est pas une politicienne de carrière, privilégie l'expérience avec une équipe d'experts sans affiliations politiques claires
Aux Affaires étrangères et à l'Europe : Alexander Schallenberg
Fils d’ambassadeur autrichien, né en Suisse en 1969, il grandit en Inde, en Espagne et à Paris. Il est diplômé en droit par l’université de Vienne et l’Université de Paris II Panthéon-Assas, avant d’entrer au Collège d’Europe. Il rejoint le ministère des Affaires étrangères autrichien en 1997. Il travaille à la représentation permanente de l’Autriche auprès de l’UE, dont il dirige le département juridique de 2000 à 2005. Il devient ensuite porte-parole de la ministre des Affaires étrangères, Ursula Plassnik, puis de son successeur Michael Spindelegger, de 2006 à 2013.
Il est nommé, à partir de 2013, responsable de la planification stratégique de la politique étrangère sous le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Sebastian Kurz. Il dirige la section de coordination de l’UE de la Chancellerie fédérale à partir de mars 2018.
Son CV officiel
À la défense : Thomas Starlinger
Officier autrichien de 57 ans, son parcours s’est fait dans la sphère militaire : il obtient son diplôme de l’Académie militaire de Wiener Neustadt et rejoint l’armée autrichienne en 1981. Il part en Syrie pour sa première mission à l’étranger en 1987, au sein du bataillon autrichien délégué aux Nations unies – il ira ensuite en Iran, à Chypre, au Tadjikistan.
De 2003 à 2005, il est officier chargé de projet en chef au sein de l'état-major de l'UE, puis travaille jusqu'en 2007 pour la mission militaire de l’Autriche auprès de l’Agence européenne de défense. De 2008 à 2009, il prend le commandement de la Force multinationale d’intervention Sud, dans le cadre de la mission de l’OTAN au Kosovo (KFOR). Il devient vice-chef d’état-major du Commandement multinational de la direction opérationnelle (Multinationales Kommando Operative Führung) d’Ulm, qui aide à la planification des missions multinationales de l’UE, en décembre 2012.
De février 2017 à mai 2019, il est adjudant du Président d'Autriche Alexander Van der Bellen. Fonction dans le cadre de laquelle il fait office de consultant sur les questions de sécurité et de liaison avec le ministère de la Défense et celui de l'Intérieur.
Son CV officiel (en allemand)
À l'Intérieur : Wolfgang Peschorn
Né en 1965, Wolfgang Peschorn a étudié le droit à l’Université de Vienne. Il commence à monter les échelons du service public en 1991 quand il rejoint le Parquet financier (Finanzprokuratur), l’agence fédérale responsable du conseil et de la représentation légale du gouvernement autrichien et de ses ministères. Il passe le barreau en 1995 et est nommé par le ministre des Finances de l’époque, Karl-Heinz Grasser, à la tête du Parquet financier en mai 2006. Il s’est fait connaitre du public dans l’enquête du contrat Eurofighter.
(Coline Traverson, st.)
