Royaume-Uni et Belgique se rapprochent pour exploiter le drone MQ-9B SkyGuardian
(B2) Le Royaume-Uni et la Belgique ont signé une déclaration d'intention pour étudier la coopération sur le MQ-9B annonce la défense belge le 17 août
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Formation, maintenance, interopérabilité
La lettre d'intention a été signée par le général Frederik Vansina, chef de la Composante Air belge et le Maréchal de l'air Mike Wigston, chef d'état-major de l'armée de l'air royale. Objectif : examiner les « possibilités de coopération dans les domaines de la formation, de la maintenance, du soutien logistique, de l'interopérabilité et de l'amélioration des capacités ».
Un drone intégrable à l'espace aérien civil
Le MQ-9B de General Electric est un drone d'observation MALE (Medium Altitude Long Endurance) doté de grosses capacités de renseignement, de surveillance, d'acquisition d'objectifs et de reconnaissance (ISTAR). C'est le premier appareil conçu, construit et certifié selon des normes de certification strictes équivalentes à celles des avions piloté. Cela permet au drone militaire de voler dans un espace aérien civil. Un point fondamental dans un « espace aérien mondial de plus en plus encombré » pour Frederik Vansina (lire aussi encadré).
Vingt appareils à terme
Le Royaume-Uni est le principal client de cet engin RPAS (Remotely Piloted Aircraft System). Le ministre britannique de la défense, Ben Wallace, a annoncé en juillet la signature du contrat portant sur la construction des trois premiers 'Protectors' (le nom britannique de l'engin) avec une option pour 13 autres. La Belgique, avec quatre MQ-9B, est le second client de cet appareil. Le premier engin belge étant attendu début 2023.
Un partenariat stratégique
« En plus de rationaliser l'interopérabilité de nos forces armées dans l'utilisation de cet outil de pointe, il s'agit d'un partenariat stratégique qui permettra de relever des défis communs » poursuit le chef de la Composante Air belge. Cet avion « peut être considéré comme un véritable "game changer" » renchérit Mike Wigston. L'introduction du Protector MQ-9B reflète un « changement radical » dans l’exécution des opérations en utilisant « des avions pilotés à distance en Europe et dans le reste du monde ».
(Nicolas Gros-Verheyde)
Voler dans un milieu civil : un atout certain
Contrairement aux générations précédentes, le SkyGuardian « ne se cantonnera pas à des missions expéditionnaires (Dirty, Dull and Dangerous) » écrit le major Jean-Marc Ruaux. Il pourra voler en Europe. Le certificat de navigabilité civile « est un processus extrêmement long, complexe et coûteux ». Mais, sans cette certification du matériel, il est « inconcevable de voler au-dessus d’une zone fortement peuplée comme l’Europe occidentale ». C'est le problème rencontré par la Luftwaffe allemande qui « n’est pas autorisée à voler avec ses Heron 1 et Heron TP, non certifiés, en Allemagne, et doit délocaliser la formation et les entraînements de ses équipages ». La Royal Air Force est « confrontée à un problème identique avec ses Reaper ».
Lire 'Le MQ-9B SkyGuardian en Belgique : un saut quantique pour l’acquisition du renseignement pendant les opérations, par le major Jean-Marc Ruaux.