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L’entente (très) cordiale entre ministère et industriels

Le ministère de la Défense s'entend avec l'industrie pour délibérément sous-estimer les coûts d'achats des équipements militaires, révèle une enquête du quotidien britannique The Times. Quand Geoff Hoon a donné son imprimatur à l'achat de portes avions de la classe Queen Elisabeth, il y a sept ans, le prix était de 2,8 milliards de £, quatre ans après il avait grimpé à 3,8 milliards, et finalement soldé à 5,3 milliards. La recette : donner le prix le plus bas possible, début, une fois que le contrat est signé, on augmente. Un classique qui se pratique aussi ailleurs qu'au Royaume-Uni semble-t-il.

Explication de cet état d'esprit : la faible frontière qui existe entre le commanditaire et l'exécutant. Le pantoufflage fonctionne très bien outre-Manche (en anglais : 'revolving door'). Un certain nombre d'anciens employés civils ou militaires prennent des postes dans les principales entreprises. Ce qui conduit à des conflits d'intérêt. Le Ministère se défend en indiquant que tous les postes pris dans l'armée doivent être soumis pour approbation à un Comité indépendant (le "Advisory Committee on Business Appointments") qui se prononce et que des règles strictes sont applicables dans les deux ans du départ du service.

Nicolas Gros-Verheyde

Directeur de la rédaction de B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne, auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989. (France-Soir, La Tribune, Arte, Ouest-France, Sud-Ouest)

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