Pour faire face à la famine en Afrique, Eunavfor Atalanta renforcée ?

(BRUXELLES2) La famine dans la Corne de l'Afrique va obliger à revoir les méthodes d'accompagnement des bateaux du PAM (le programme alimentaire mondial) le long de côtes kenyanes et somaliennes, alors que la menace de piraterie est toujours aussi présente dans l'Océan indien. Le sujet était à l'ordre du jour d'une réunion tenue au niveau "technique" à Bruxelles ces jours-ci. C'est, en effet, sur les Européens que repose la tâche primordiale d'accompagner les bateaux du PAM qui ravitaillent la Somalie.
L'enjeu est double : il faut renforcer les moyens de l'opération Eunavfor Atalanta et rationaliser les méthodes du PAM. Pour augmenter le rythme des bateaux, un appel a été fait aux Etats membres pour renforcer temporairement les moyens de l'opération anti-piraterie de l'UE. Mais personne ne se fait trop d'illusion. Avec les autres opérations en cours (en Méditerranée sur l'immigration ou de surveillance maritime pour la Libye, sans compter Enduring Freedom qui continue en mer d'Arabie) et les réductions drastiques subies par les budgets de défense, la possibilité de renfort est plutôt limitée.
La seconde solution est donc davantage sur la table : rationaliser des méthodes du PAM. Il ne s'agit plus aujourd'hui de ravitailler seulement la Somalie mais d'autres pays comme l'Erythrée ou le Kenya. Plusieurs options sont envisagées : de plus gros bateaux permettant d'acheminer un tonnage supérieur à chaque passage ou la méthode de convoi permettant de ne mobiliser qu'un ou deux navires d'escorte (avec des VPD - des détachements de protection à bord des bateaux).
En quelque sorte, un retour à la vocation première d'Eunavfor Atalanta qui avait un objectif premier, permettre le ravitaillement alimentaire de la Somalie et logistique pour l'opération de l'Union africaine de l'Amisom.