Gardes armés à bord des navires marchands : la Commission pique du nez

(BRUXELLES2) La Commission européenne n'a, pour l'instant, toujours pas fixé sa position sur l'embarquement de gardes armés à bord des navires marchands européens. C'est qui résulte d'un bref échange tenu aujourd'hui.

J'ai posé la question officiellement au porte-parole de la Commission. Celui-ci s'est tourné alors vers ses collègues… qui ont tous, courageusement, piqué du nez, laissant leur collègue en charge des Affaires extérieures monter au créneau. Malheureusement, tous le savent, il ne s'agit pas là d'un problème de politique extérieure. La mission EUnavfor Atalanta fonctionne. Mais elle ne peut pas être partout. Et la question de l'embarquement de gardes privés, de la sûreté et sécurité des navires est désormais un sujet très politique dans toute l'Union européenne.

Plusieurs Etats européens (Royaume-Uni, Italie…) ont choisi de légiférer pour autoriser, éventuellement avec un encadrement plus ou ou moins souple, ces possibilités. D'autres (France, Allemagne, Pays-Bas…), qui ne veulent pas envisager cette solution, opte pour d'autres solutions. Mais le débat continue. Et devrait avoir des prolongements au niveau européen. Cette question est lancinante et cruciale pour les armateurs et la navigation maritime. Et la Commission européenne devrait avoir son mot à dire. Car elle a en charge la politique commune de transport et a légiféré à plusieurs reprises sur ces sujets de sécurité ou sûreté maritime (normes d'équipages, scanners dans les ports...) ces dix dernières années. Un groupe de travail "piraterie" avait bien été constitué au sein de l'institution européenne il y a plusieurs années déjà, mais il s'est perdu dans les méandres. Les principales directions générales se disputaient le "lead" de ce sujet qui, finalement, a été laissé aux Etats membres.

On en reparle dans un an !