Centrafrique. Un scénario de génocide n’est pas hypothétique (Georgieva)
(BRUXELLES2) A quelques jours du Sommet sur la paix et la sécurité en Afrique, organisé à l'Elysée les 6 et 7 décembre, Kristalina Georgieva, commissaire européenne à la réaction aux crises et à l'aide humanitaire, a confié (le 25 novembre) aux parlementaires européens de la commission des Affaires étrangères combien elle était inquiète et s'est aussi clairement engagée pour une intervention des Nations Unies. B2 était là... Propos.
Une situation tragique
La République centrafricaine « est un pays qui est en marge depuis trop longtemps » a regretté Kristalina Georgieva. « Mais ce qui était une crise est devenue une énorme tragédie depuis le coup d'Etat ». Sur place, avec Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères français, le 13 octobre, elle entend témoigner « du tsunami de pillages et de personnes qui se cachent face aux groupuscules armés qui les attaquent » ainsi que des pratiques courantes « de violations des droits de l'homme, de kidnappings, de torture ».
La capitale Bangui, un refuge
Pour la Commissaire, il existe une réel fossé entre la situation à Bangui, dans la capitale centrafricaine, où « tout est encore dans l'ordre » et le reste du pays où « le gouvernement s'est évaporé ». Ainsi, la capitale fait figure de « refuge » pour les autorités municipales. En dehors, « Il n’y a plus de salaires (et) les services pour la population se résument à l'aide humanitaire des ONG ». La Commissaire a notamment rappelé que « deux travailleurs humanitaires ont perdu la vie ces derniers temps ».
Un scénario de génocide n'est pas hypothétique
Qualifiant de « guerres de religion entre chrétiens et musulmans » le conflit en RCA , la commissaire affirme ainsi qu'« un scénario de génocide n'est pas hypothétique ». Pour Kristalina Georgieva : « La priorité c'est la sécurité, qui ne peut être reconstruite, que par une augmentation des forces de paix sur place pour protéger la population et qui vont nous aider à y avoir accès ». Elle appelle ainsi à « un engagement international avec une résolution des Nations Unies », soit « une feuille de route pour des élections à tenir début 2015 ».
Renverser la vapeur
Selon elle, le pire peut être évité: « Ce n'est pas une cause perdue, nous avons la possibilité de renverser la vapeur » a-t-elle ainsi affirmé devant les parlementaires, mais seulement s'il y a une « un mobilisation (...) immédiate » de la part de la communauté internationale. Elle place ainsi ses espoirs sur le fait que « le pays n'a pas encore connu d'affrontements religieux (et) le Tchad est déterminé à l'aider comme d'autres pays africains ». On peut « espérer » estime-t-elle un rétablissement de la situation à l'image du Mali. « Si la communauté internationale intervient, on va connaître le même tournant qu'au Mali. Les perspectives d'élections ne seront pas seulement le fruit de notre imagination ».
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