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L’Italie, la “porte” ouverte de l’Iran pour l’Europe

(BRUXELLES2) La ministre des Affaires étrangères italienne était en Iran dimanche (22 décembre) pour une visite officielle, marquée sous le signe de la détente entre Européens et Iraniens. L'Italie se pose, sans hésiter, comme un vecteur de modération, prônant de tisser des liens plus étroits avec l'Iran comme son implication dans certaines négociations internationales, notamment sur la Syrie.

La ministre italienne E. Bonino et son homologue iranien Zarif (crédit : ministère italien des Affaires étrangères)Une première

L'Italie entend ouvrir « une nouvelle ère de dialogue avec l'Iran », c'est en quelque sorte l'objectif de la visite de la ministre des Affaires étrangères italienne à Téhéran. La première d'un ministre italien depuis dix ans en Iran et la première d'un chef de la diplomatie européenne depuis l'élection de Hassan Rohani, se plait-on à souligner à Rome. « Avec la reprise du dialogue sur la question du nucléaire iranien, une période de relations normales entre l'UE et l'Iran doit commencer » ont convenu les ministres des Affaires étrangères des deux pays.

Syrie et droits de l'Homme

La Syrie et les droits de l'Homme ont également été abordés. « Tous les pays concernés doivent prendre leurs responsabilités et apporter leur contribution » à la résolution de la crise syrienne a expliqué Emma Bonino, interrogée sur le rôle que l'Iran pourrait jouer (on pense notamment à la conférence de Genève II). Quant à la question des droits de l'Homme, « nous devrions pouvoir en parler sans préjucide » - a-t-elle précisé, évoquant une coopération possible avec l'organisation d'un atelier de travail conjoint sur la peine de mort.

Renforcement des relations bilatérales

La ministre italienne a aussi rencontré le président iranien. Hassan Rohani a estimé que l'Italie était la « porte » que l'Iran peut utiliser pour renforcer « la confiance mutuelle avec l'Europe ». réitéré son invitation au président italien, Enrico Letta, à venir en Iran et exprimé son soutien à la candidature italienne au Conseil de sécurité de l'ONU. Ont aussi été évoqués des accords bilatéraux et futures rencontres, au plan économique, avec l'annonce d'une courte mission d'une délégation de la Banque centrale d'Iran en Italie et l'ouverture de nouveaux secteurs tels que le rail et de l'aviation, mais aussi dans le domaine culturel avec la visite à Téhéran la semaine prochaine du ministre italien Massimo Bray, et celle du président de la commission des Affaires étrangères, Ferdinando Casini.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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