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Bamako demande à la France d’évacuer ses forces Barkhane et Takuba sans délai du Mali (v3)

Le porte-parole du gouvernement à la télévision malienne (Flux ORTM - sélection B2)

(B2) Le gouvernement malien vient de donner l'ordre à la France de retirer « sans délai » les forces Barkhane et Takuba du territoire national « sous la supervision des autorités maliennes ». 

  • Un message lu avec insistance par le porte-parole du gouvernement, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maiga à la télévision malienne. En répétant trois fois la demande de retrait (4'25). Ce qui en termes de codification radio a une signification. Seuls les messages urgents et importants sont ainsi rapportés.
  • Français et Européens viennent tout juste de décider de mettre fin à leur engagement (lire : Le clap de fin pour Takuba et Barkhane au Mali)

Une violation des accords pour le gouvernement malien

Bamako considère que la décision française de retrait de Barkhane annoncée jeudi (17 février) (lire : Macron enterre Takuba et Barkhane sans trompettes. Les trois points de la déclaration) a été prise « de façon unilatérale » et en « violation flagrante » des accords de défense signés entre les deux pays.

L'intervention en Libye cause de tout

Le Mali met nommément en cause « l'intervention de l'OTAN en Libye » en 2011 « à la base des problèmes de sécurité du Mali » (1). Intervention dans laquelle « la France a joué un rôle ». Il reconnaît aussi que le Mali a entamé « la diversification des partenariats internationaux ». Sans préciser lesquels.

2400 militaires à évacuer

« La ré-articulation de la force Barkhane ne prendra pas plus de temps qu’il n’en faut », a précisé à B2 le porte-parole de l'état-major français des Armées. « Le retrait sera conduit en bon ordre et en sécurité, en liaison avec les armées maliennes. » Environ 2400 militaires français sont présents au Mali dans le cadre de l'opération Barkhane, la majorité se situant hors du Mali (1000 au Tchad, 800 au Niger, 400 au Burkina-Faso), selon les chiffres fournis par Paris.

La mission EUTM Mali touchée par ricochet

Si cet ordre ne concerne pas la mission européenne EUTM Mali. Pour autant les Européens ne sont pas sereins. Une adaptation apparait nécessaire (lire :  Les missions de la PSDC prises entre deux feux. À la recherche d’un nouveau souffle). D'autant que les forces de Barkhane ou Takuba agissent de concert avec EUTM (soit en prolongeant les formations données par EUTM, soit en assurant une protection concertée lors de leurs déplacements).

(Nicolas Gros-Verheyde, avec Helen Chachaty à Paris)


(Commentaire) L'OTAN dans la ligne de mire

La mise en cause de l'OTAN dans un communiqué qui concerne surtout la France et le Mali ne tient pas uniquement du hasard. Chacun se rappelle comment l'intervention libyenne à la lisière des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies avait été perçue comme un affront suprême par la Russie. « Plus jamais, vous ne nous b... comme ça » avait même lâché l'ambassadeur de la Russie à l'OTAN, D. Rogozine, en quittant son poste en 2012 (lire : La position de la Russie sur la Syrie, l’Iran et le printemps arabe).


Télécharger le communiqué officiel du gouvernement malien

Lire aussi dossier N°84. Takuba. Une nouvelle force européenne se met en place au Sahel, à visée anti-terroriste.

Mis à jour avec la réaction de la France. Structuration du papier, avec la référence à la décision des Européens de mettre fin à Takuba, les détails sur les conséquences pour EUTM Mali, et le renvoi au dossier.

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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