Le secrétaire général de l'OTAN, A.F. Rasmussen et le vice-ministre de la défense O. Oliynyk au début de la réunion (Crédit : OTAN)
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Crimée / Ukraine. L’OTAN « extrêmement préoccupée ». Mais c’est tout

Le secrétaire général de l'OTAN, A.F. Rasmussen et le vice-ministre de la défense O. Oliynyk au début de la réunion (Crédit : OTAN)
Le secrétaire général de l'OTAN, A.F. Rasmussen et le vice-ministre de la défense O. Oliynyk au début de la réunion (Crédit : OTAN)

(BRUXELLES2 au siège de l'OTAN) En ouvrant la séance de la commission Ukraine-OTAN, Anders Fogh Rasmussen a entendu annoncer un signe politique envers l'Ukraine : « un partenaire important pour l'OTAN » et un ami — « l'OTAN est et reste un ami de l'Ukraine » —. Il a aussi exprimé son « extrême préoccupation » sur les « récents développements en Crimée ».

L'action de ce matin (menée) par un groupe armé est « dangereuse et irresponsable » dénonce-t-il. Avant « d'exhorter » la Russie de « ne pas prendre d'action qui pourrait (conduire) à une escalade de la tension ou créer des incompréhensions ». Il a aussi « exhorté le nouveau gouvernement ukrainien à continuer ses efforts pour établir un processus politique inclusif qui reflète les aspirations démocratiques du peuple ukrainien tout entier. Et exhorter toutes les parties à délaisser la confrontation, réfréner les actions provocatives et retourner à la voie du dialogue ».

Préserver l'intégrité territoriale

Même message du côté du Rond Point Schuman. « L'UE garde le même message. Nous l'avons déjà dit : toutes les parties prenantes doivent continuer à respecter l'intégrité territoriale. Nous continuerons à répéter cela (encore) aujourd'hui. L'intégrité territoriale de l'Ukraine doit être respectée par tous » a rappelé le porte-parole de la Commission européenne lors du point de presse régulier.

(Nicolas Gros-Verheyde avec Loreline Merelle au siège de l'UE)

Commentaire : un simili feu vert ? En déclenchant une "inspection soudaine" de ses troupes le 26 février, jour où les ministres de la Défense de l'OTAN, le président russe Poutine ne semble pas l'avoir fait uniquement par souci tactique sur le terrain. Il teste ainsi la capacité de réactivité de l'Alliance. Malgré les mots assez durs du secrétaire général de l'OTAN, on en reste pour l'instant aux mots. Aucune décision ne semble encore prise, même à titre préventif, par l'Alliance. Ce qui s'apparente, de fait, à un feu vert, limitatif aux autorités russes. Le message étant : ne poussez pas le bouchon trop loin. En gros, prenez la Crimée, pas le reste.

(MAJ) Pas de demande d'assistance, pas de plan

Cette impression a été confirmée officiellement par le secrétaire général de l'OTAN, A.F Rasmussen, à l'issue du Conseil, après la réunion des ministres de la Défense. « Ma déclaration est très équilibrée. J'ai averti 'toutes les parties' de ne pas entreprendre d’escalade de la situation ». Autrement dit un message destiné aux Russes comme ... aux Ukrainiens. Et d'ajouter, répétant un message classique : « l'armée doit rester neutre. Ce dont nous avons besoin est un dialogue politique, un processus inclusif. » A.F Rasmussen a également précisé que : 1) « Aucune demande d'assistance n'a été soumise à l'OTAN » par l'Ukraine ; 2) « il n'y aucun plan pour intervenir militairement ». On peut le dire plus crûment : si l'Ukraine entreprend une quelconque action militaire, elle restera seule...

Lire aussi : La Russie ne se laissera pas faire. L’Ukraine peut dire adieu à la Crimée

Nicolas Gros-Verheyde

Directeur de la rédaction de B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne, auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989. (France-Soir, La Tribune, Arte, Ouest-France, Sud-Ouest)

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