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Le Parlement européen demande des sanctions contre les dirigeants ukrainiens

(BRUXELLES2) Le Parlement européen devrait adopter ce jeudi 6 février une résolution demandant aux institutions européennes et les gouvernements des Etats membres d'engager des mesures et sanctions ciblées (suppression des visas et gel des avoirs) contre les responsables des violations des droits de l'homme et de l'Etat de droit en Ukraine ainsi que les responsables des répressions contre manifestants pacifiques. Les eurodéputés ont débattu en session plénière le contenu du texte, ce mercredi 5 février, après l'intervention du Commissaire européen pour l'élargissement, Stefan Füle, qui s'exprimait au nom de C. Ashton.

Condamnation de la violence et soutien à la demande de sanctions pour le PPE

Pour Elmar Brok, président de la commission des Affaires étrangères (PPE), a « condamné l'usage de la violence et appelé toutes les parties à rétablir un niveau minimum de confiance ». L'eurodéputé allemand - qui parlait au nom du PPE - s'est montré en faveur de l'adoption de sanctions ciblées pour les législateurs et politiciens, ainsi que leurs soutiens économiques, responsables « des massives violations des droits de l'Homme allant jusqu'à la mort de citoyens et la mise en oeuvre de lois draconiennes en violation du droit international ».

« Ce n'est pas le rôle de l'Europe de "libérer" l'Ukraine » Swoboda (S&D/Autriche) 

« Nous appelons à un compromis entre le gouvernement et l'opposition, et à des élections anticipées et à une révision de la Constitution. Nous ne voulons pas que ce soulèvement du peuple pour la démocratie et la primauté du droit échoue comme la Révolution orange a échoué. » a lancé l'autrichien Hannes Swoboda, au nom du groupe des Socialistes & Démocrates. Craignant le pire des scénarios, « la guerre civile », Swoboda (qui porte un nom prédestiné, signifiant "liberté" en slave) considère que « ce n'est pas la tâche de l'Union européenne de " libérer" l'Ukraine » il souligne que « la Russie (n'a pas non plus) le droit de la coloniser ».

Des sanctions accompagnées « de mesures positives » G. Verhofstadt (ALDE/Belgique)

Pour Guy Verhofstadt, chef des libéraux et démocrates (ALDE), l'Europe a besoin « d'une stratégie crédible, proactive, qui permette d'obtenir des changements en Ukraine et d'en finir avec la violence ». « Nous devons être prêts à prendre des sanctions ciblées contre des membres du régime: leur interdire de voyager en Europe, limiter leur visa et surtout bloquer leurs avoirs. » Des sanctions qui auront lieu d'être « si M. Ianoukovitch ne se conforme pas immédiatement aux règles de la démocratie et de la raison » et qui devront « aller de pair avec des mesures positives, un régime d'exemption de visa pour tous les citoyens Ukrainiens et un programme d'aide financière substantielle pour soutenir l'économie ukrainienne ».  

Commencer le travail du panel consultatif. Commission européenne

Pour le commissaire Füle « Nous devons avant tout viser à créer une stabilité durable dans le pays. Il faut un nouveau gouvernement, quel que soit sa composition, mais crédible pour la population ». L'Union européenne « est prête à aider toutes les parties pour s'engager dans ce processus politique » affirme-t-il. Il demande aussi que le panel consultatif proposé par le Conseil commence « à travailler immédiatement ».

Télécharger le projet de résolution conjointe du PPE (trentaine d'eurodéputés dont Brok, Salafranca, Gahler, Danjean, Kelam), du S&D (Roucek, Gomes, Picula, Koppa, Jaakonsaari, Zala, Martin), de l'ALDE (14 eurodéputés dont le président Verhofstadt), des Verts (dont Harms, Schulz et Cronberg), du ECR ( dont Tannock) et Paska pour l'EFD.

(Leonor Hubaut)

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