Une femme numéro 2 à Eulex Kosovo (Maj)
(BRUXELLES2) C'est une femme - une fois n'est pas coutume - qui a été nommée numéro 2 dans l'importante mission européenne "Etat de droit" (EULEX) déployée au Kosovo (environ 2200 personnels expatriés et locaux), ainsi que les lecteurs du Club le savent déjà.
Joëlle Vachter est colonelle de la Gendarmerie et a pris ses fonctions lundi (4 mars) comme adjointe auprès du chef de mission d'EULEX, l'Allemand Bernd Borchardt. Elle était en charge récemment de la sécurité des ambassades françaises au ministère des Affaires étrangères (2003-2006) avant d'aller au Royaume-Uni dans le cadre de la préparation des jeux olympiques de Londres 2012.
Saint-Cyrienne, elle est également diplômée en Droit et Administration publique de l'université Paris I Panthéon Sorbonne. Après six ans comme militaire, elle intègre la gendarmerie française où elle a servi durant 20 années. C'est une collectionneuse de Camel. Elle en a 260 sortes...
Sa première mission opérationnelle à l'étranger est en Albanie dans le cadre des MAPE (Multinational Advisory Police Element) de l'UEO (l'Union pour l'Europe occidentale). Ce qui est, en quelque sorte, la première mission de gestion de crise de l'Union européenne. Elle a ensuite travaillé trois ans au DPKO, le département des opérations de maintien de la paix de l'ONU, comme officier d'Etat-Major, responsable du déploiement des SPU (Stability Police Unit) au Kosovo et dans l'Est Timor (1999-2002). Elle a été au Kosovo au sein de la Kfor comme chef du bataillon du maintien de l'ordre. Et en poste en Côte d'Ivoire, où elle dirigeait le dispositif de gendarmerie déployée au sein de la Force Licorne. Elle a également été en poste en Allemagne.
Commentaire : les femmes sont portions congrues à la tête des missions européennes de gestion de crises. A ma connaissance, J. Varcher sera donc la seule avec Sofie Mortier qui est chef de mission Adjoint de la mission EUPOL COPPS (mais celle-ci est de taille totalement différente). On pourra sans doute rétorquer que dans les Etats membres, « le nombre de femmes à des postes élevés est aussi rare ». C'est vrai mais cela évolue. On pourra sans doute expliquer que « la présence de femmes dans les missions à l'étranger sur des périodes longues (au moins 1 an) n'est pas évident ». Sans doute également. Il n'est cependant pas logique que dans la dizaine de missions européennes de gestion de crises, aucune femme ne soit à la tête d'une mission. Le 8 mars, date de la journée internationale des femmes, serait aussi l'occasion de le rappeler.
(Maj) Papier mis à jour avec la présence d'Eupol Copps.