[Portrait] Le prochain président du comité militaire de l’OTAN sera néerlandais et issu de la marine

(B2) Les chefs d'état-major de la défense des pays alliés ont choisi ce vendredi (9.10) l'amiral néerlandais Rob Bauer, chef d'état-major de la défense des forces armées néerlandaises, pour être leur prochain président du comité militaire de l'OTAN

L'amiral Bauer occupera ce poste après la fin du mandat de l'actuel président, le Britannique Sir Stuart Peach, en juin 2021. Ce pour une durée de trois ans normalement. Il a été élu par ses pairs au terme d'un vote par correspondance. Initialement, l'élection devait avoir lieu le 19 septembre à Rome, lors d'une réunion physique. Mais elle a été reportée — du fait de l'épidémie de coronavirus — et le format du vote modifié.

Objectif : maintenir la cohésion de l'Alliance

« En cette période de menaces et de défis de sécurité de plus en plus complexes, nous devons préserver la cohésion au sein de l'Alliance » a indiqué le nouveau venu. Un mot qui pourrait paraitre ordinaire, mais qui prend toute son importance politique en ce moment. « En tant que président du Comité militaire, je m'efforcerai de maintenir la cohésion entre le nord, le sud, l'est et l'ouest, les grands et les petits ; tout en suivant une approche à 360 degrés pour dissuader toutes les menaces potentielles et défendre les alliés contre tout adversaire ». Et d'ajouter : « Nous devons assurer la réactivité, l'état de préparation et le renforcement de l'OTAN. »

Un poste très anglo-saxon

Depuis 1963, le poste de président du comité militaire a été occupé par 19 officiers. Certaines nations étant plus abonnées que d'autres : l'Allemagne a ainsi occupé le poste cinq fois et le Royaume-Uni, quatre fois. Le Canada, l'Italie et la Norvège deux fois chacun ; la Belgique, la République tchèque, le Danemark et les Pays-Bas, une fois. Le président du comité militaire est également le conseiller militaire principal du secrétaire général.

La Pologne échoue, pour la seconde fois

Le Néerlandais a été préféré à son collègue polonais, le général Rajmund Andrzejczak. Ce n'est pas la première fois que la Pologne échoue à ce poste. Il y a plus de dix ans, en 2007. le chef d'état-major de l'armée polonaise de l'époque, le général Franciszek Gągor (1), s'était aussi porté candidat. Mais c'est son rival de l'époque, l'amiral italien Giampaolo di Paola, qui lui avait été préféré.

Commandant du De Ruyter et du Johan de Witt

Né en 1962 à Amsterdam, Rob a rejoint la marine néerlandaise en 1981. Diplômé du Naval College, il devient officier de marine en 1984. Il a commandé la frégate de commandement et de défense aérienne HNLMS De Ruyter de 2005 à 2007. Son commandement comprenait un déploiement opérationnel en Méditerranée avec le groupe maritime permanent OTAN (SNMG2) dans le cadre de la force de réaction de l'OTAN (opération Active Endeavour). Fin 2006, il a été déployé à Bahreïn pendant cinq mois en tant que commandant adjoint de la task-force 150 (opération Enduring Freedom). En 2010 et 2011, il commande le navire de débarquement HNLMS Johan de Witt.

Directeur des plans jusqu'à la responsabilité de la défense

En 2011, il rejoint définitivement la terre et les états-majors. Directeur adjoint des plans pour la politique opérationnelle et l'innovation, il planche sur l'avenir de l'organisation de défense néerlandaise. Promu au grade de contre-amiral, il est nommé directeur des plans. En septembre 2015, Bauer est nommé vice-chef de la défense, avec le grade de vice-amiral, et chef de la défense en septembre 2017, amiral et chef des forces néerlandaises. Il est marié (à Maaike), avec qui il a eu trois enfants.

(NGV)

1. Il est décédé dans l'accident d'avion de Smolensk (lire : L’armée polonaise perd l’artisan de sa transformation)