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Défense, diplomatie, crises, pouvoirs

(crédit : Conseil de l'UE)
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Le Parlement européen appelle les 28 à sanctionner plus durement la Turquie (Sassoli)

(B2) Devant les chefs d'état et de gouvernement réunis en Conseil européen ce jeudi (17 octobre) à Bruxelles, le président du Parlement européen David Sassoli a tenu des propos très durs. Il exige de renforcer les sanctions au plan militaire, économique et politique

David Sassoli au sommet européen (crédit : Conseil de l'UE)

Ce propos va beaucoup plus loin que ce que les États membres (à quelques exceptions près) sont disposés à faire. Le Parlement européen devrait augmenter la pression mercredi prochain (23 octobre), juste avant la réunion ministérielle de l'OTAN.

Une condamnation ferme de l'offensive

David Sassoli, dont c'était la première apparition devant les Chefs d'état et de gouvernement a « condamné fermement et sans réserve » l'offensive turque dans le nord-est de la Syrie. C'est « une violation grave du droit international » et « cela compromet la stabilité et la sécurité de la région dans son ensemble, cause la souffrance d’une population déjà touchée par la guerre et entrave l’accès à l’aide humanitaire. » « Cette action militaire doit être arrêtée immédiatement. » a-t-il ajouté.

Geler tous les contrats militaires en cours

Les premières mesures prises par les Européens — coordonner les mesures nationales d’embargo sur les ventes futures d’armes à la Turquie (lire : Les 28 tombent d’accord pour sanctionner la Turquie pour deux motifs. Le Royaume-Uni résiste) — ne sont « pas suffisantes », estime-t-il. Il faut « un embargo commun au niveau de l’Union non seulement pour les livraisons futures d’armes, mais également pour les commandes en cours » (1).

Mettre en place des sanctions économiques

Il faut aussi « mettre sur la table toute possibilité de sanctions économiques contre le gouvernement turc ; celles-ci ne doivent concerner que des personnes physiques et morales et non la société civile déjà éprouvée par la crise économique ».

Lancer le débat à l'OTAN et à l'ONU

Les Européens doivent « faire tout ce qui est en notre pouvoir pour mettre fin à cet acte de guerre et lancer une initiative qui fera l’objet d’un débat au sein de l’OTAN et qui sera portée devant le Conseil de sécurité des Nations Unies ».

Suspendre les négociations d'adhésions

Le Parlement européen, comme il l’a déjà fait par le passé, demande « de nouveau la suspension des négociations d’adhésion avec la Turquie ». Et de trouver « inacceptable [...] toute tentative des autorités turques de faire un lien entre l’action militaire dans le nord-est de la Syrie et le sort des réfugiés syriens sur le territoire turc ».

(NGV)

(1) Une mesure tout à fait possible mais que les États membres ont rejeté. Lire : Embargo sur les armes ou coordination de la politique d’exportation d’armes ? Y voir clair

Télécharger le discours du président du Parlement européen au Conseil européen

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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