Diminuer de moitié le budget du Fonds européen de défense ? Thierry Breton dit ‘non’
(B2) On connaissait l'ancien ministre français de l'Économie, ardent défenseur des coupes budgétaires, pour préserver le rééquilibrage budgétaire. On le retrouve aujourd'hui en position inverse. Devenu commissaire européen en charge de l'Industrie, Thierry Breton s'affirme tout aussi passionné pour défendre un budget ambitieux pour la défense européenne. Devant la commission Industrie (ITRE) du Parlement européen ce mardi (28 janvier), il en a fait la démonstration
Un atout essentiel pour la souveraineté
La défense est un « sujet absolument essentiel », affirme le commissaire européen qui étrenne ainsi ses habits d'homme public européen. « J'ose espérer que nous allons lancer nombre de projets stratégiques, à vocation de constitution ou affirmation de la souveraineté technologique et de défense ». L'objectif du Fonds européen de la défense (FEDef), c'est notamment « de se doter de technologies souveraines ».
Tout le monde doit pouvoir participer
Aux projets financés par le FEDef, « tout le monde peut participer : les grandes entreprises, les petites entreprises et les États membres. Tout le monde se sentira concerné. Et notamment dans nos choix d'équipement national ou européen ». « Que tout le monde puisse participer, j'y veillerai », promet-il.
Revenir à un budget de 13 milliards
Thierry Breton « veut remonter le budget [du Fonds européen de défense] au niveau initialement prévu » de 13 milliards d'euros, par la Commission européenne. « Le projet de financement est essentiel pour la défense, l'espace, le numérique, pour l'avenir et notre souveraineté. » Il entend ainsi contrer la volonté de plusieurs États membres, synthétisée dans une proposition présentée par la présidence finlandaise de l'Union, début décembre de diminuer de moitié ce budget (lire : Budget 2021-2027 (MFF) : la défense, la sécurité et la politique extérieure fragilisées. Le rabot finlandais décrypté).
Pour un 'Buy European Act' discret
Quant à un dispositif privilégiant l'achat communautaire (un 'Buy European Act'), il dit en « comprendre le principe ». Mais il s'avère plutôt réticent pour le formaliser. Mieux vaut être discret. « Il y a certains secteurs où nous avons besoin de plus de souveraineté, il y a des composants clés », reconnaît-il. « Cela existe déjà, on a déjà des mécanismes [de préférence]. Pour autant est-ce qu'il faut afficher tout ça... Je ne suis pas sûr que cela ne fasse pas plus de pire que de bien. »
Bientôt un centre de recherche cyber
Enfin, en termes de cybersécurité, « la question de l'établissement d'un 'Cyber research center' n'est pas bloquée entre les États membres » dit-il, afin de rassurer les eurodéputés. « Mais j'espère, dans le cadre de la présidence croate [du Conseil de l'Union européenne], qu'une décision sera prise pour la mise en œuvre d'une localisation de ce centre. »
(Aurélie Pugnet)
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