[Portrait] Une Italienne va prendre la tête de la mission EUBAM Libya
(B2) La mission de l'UE d'assistance à la frontière (EUBAM) en Libye a (enfin) une nouvelle cheffe, Natalina Cea
Les ambassadeurs du COPS ont avalisé ce choix ce jeudi (14.01). L'Italienne succédera le 1er février prochain à son compatriote Vincenzo Tagliaferri, en poste depuis le 1er septembre 2016, qui a fini sa tâche le 30 octobre dernier.
Une décision attendue mais repoussée
Cette décision était attendue depuis plusieurs mois (lire Carnet 02.10.2020). Mais elle a trainé. Les candidatures ne semblant pas au niveau, un nouvel appel à candidatures a été relancé (lire Carnet 26.10.2020). Sans résultat apparemment. Puisque la candidate initiale a finalement été retenue. Cette nomination ressort d'un subtil équilibre hommes-femmes comme dans les nationalités des différents chefs de mission dans la région Sahel-Afrique du Nord (lire aussi : Une femme prend la tête de la mission EUCAP Sahel Niger).
Une spécialiste de la coopération italienne
Diplômée de l'université d'Ancône et Cassino, Natalina a été la cheffe de la mission de la Commission européenne en Albanie (CAM-Albania) de juin 1997 à février 2000. Elle a été ensuite directrice du conseil d'évaluation des investissements publics de la région Molise (Italie du sud), de mai 2000 à mars 2004. Directrice de l'assistance technique et la coopération internationale à l'agence des douanes italiennes (mars 2005 - 2015), elle dirige un projet pilote du ministère du travail sur l'insertion et la surveillance des immigrants albanais sur le marché du travail.
De Rafah à la CPCC
En juillet 2015, elle prend la tête de la mission de conseil sur la surveillance des frontières en Palestine (EUBAM Rafah) puis prend la tête de la cellule de coordination régionale (RCC) au Sahel, basée à Bruxelles. Elle sera ensuite affectée à la CPCC, le commandement des missions civiles de la PSDC.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Une mission en attente
Lancée le 22 mai 2013, la mission EUBAM Libya n'a jamais réussi à démarrer. Chargée officiellement de soutenir les autorités libyennes pour « démanteler les réseaux criminels organisés impliqués dans le trafic de migrants, la traite des êtres humains et le terrorisme », elle a dû faire face à de nombreux allers et retours entre déploiements et replis (sur Tunis ou l'Europe), au gré des tensions de sécurité. L'absence d'interlocuteurs libyens fiables, les hésitations des Européens sur l'objectif réel de la mission ont produit un résultat proche du zéro. La tâche de Natalina Cea sera donc vitale, alors que l'ONU réfléchit à un dispositif de cessez-le-feu (lire : L’observation du cessez-le-feu en Libye. Un mécanisme plutôt qu’une mission).
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